Du 22 avril au 7 mai 2025 | Ouvert au public pendant les heures d’ouverture de la bibliothèque | Galerie de l’Institut franco-américain

Plusieurs voyages aux USA depuis 30 ans nourrissent le travail du photographe Marc Loyon. La curiosité des grands espaces américains s’éveille après une première traversée de NYC vers San Francisco. Il photographie mais semble refaire les images classiques d’un imaginaire visuel américain. Il se satisfait d’une représentation des grands espaces des états de l’Arizona, Nevada, Californie et Utah. Les photographies sont siennes mais la démarche est illimitée: le paysage vient à nous, aucune intention photographique personnelle n’est présente dans son approche. 

Les voyages suivants sont différents. L’approche se situe entre le downtown et les suburbs, des lieux souvent délaissés, bien loin de la représentation que l’on se fait de l’American Dream. Deux modèles principaux émergent: le modèle d’une ville dense et celui de la ville avec son étalement urbain. Ces deux courants géographiques s’opposent, le premier minimise les dommages environnementaux et maximisent les interactions sociales, selon le géographe Jacques Lévy. 

Ces lieux entre downtown et suburbs sont loins des dynamiques de métropolisation où se confondent habitat, fonction, transport… La démarche photographique prend un caractère alors sociologique: une représentation de lieux que l’on ne montrent pas, en marge de la cité. Cette série photographique n’a pas pour but de produire un état descriptif de l’architecture de cette partie des villes de New York, Boston ou Los Angeles, mais d’orienter le regard vers une représentation esthétique de l’aménagement de ces territoires et de réfléchir sur la trame et l’évolution de cet aménagement.

Marc Loyon est un photographe à la pratique documentaire.
Après des études de photographie à l’Université d’Aix Marseille, son approche se tourne vers la photographie d’architecture et de paysage. Les voyages sont de véritables sources d’inspiration. Ses errances artistiques l’ont amené à s’intéresser aux environnements urbains et ruraux dans différents pays. La thématique principale de ses séries photographiques porte sur la représentation des contours et frontières d’un territoire donné. Cette approche le confronte à des paysages dits ordinaires ou paysages tiers. Habitué des marges, ses séries photographiques représentent l’architecture des entre-deux et le paysage des transitions : zones périphériques, artisanales, pavillonnaires, zones agricoles et paysages plus sauvages constituent la matière première de ses recherches. Dans chacune de ses photographies, l’image suggère plutôt qu’elle ne démontre. Autant de stratégies sensibles pour réveiller le regard que tout un chacun porte sur ces zones entre-deux, et pour signifier que la nature modifiée par l’homme n’est jamais ordinaire. 

Vernissage le 22 avril à 18h30 en présence du photographe.